mercredi 14 septembre 2011

Une lecture religieuse de la crise économique et morale

Le précédant, l’actualité, le futur ? :

La crise des subprimes en anglais : subprime mortgage crisis est une crise qui touche le secteur des prêts hypothécaires à risque (subprime mortgage - prêts plus risqués mais à meilleur rendement) aux États-Unis à partir de juillet 2007. En instaurant une méfiance envers les créances titrisées comprenant une part de ces crédits, elle a participé au déclenchement du krach de l'automne 2008. Ces deux événements sont rétrospectivement considérés comme les deux étapes d'une même crise financière, entraînant une récession touchant l'ensemble de la planète.

Définition de l’usure :

L'usure désigne l'intérêt d'un prêt au taux abusif.
Anciennement, l'usure désignait tout intérêt indépendamment du taux.

Les points de vue religieux :

La Bible condamne fermement la pratique du prêt à intérêt ou usure

Ancien Testament (Juifs + Chrétiens) :

« Tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère, intérêt d'argent ou intérêt de nourriture, de toute chose qui se prête à intérêt. »

Un autre verset ajoute cependant une restriction importante :

« Tu pourras tirer un intérêt de l'étranger, mais tu n'en tireras point de ton frère»

Nouveau Testament (Chrétiens) :

« […] et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir la pareille. »

« […] faites du bien, et prêtez sans rien espérer. »

(En revanche, la parabole des talents illustre l'obligation pour les chrétiens de ne pas gacher leurs dons reçus de Dieu, de les faire fructifier)

L'utilisation de l'argent n'est pas condamnée, à condition que cela ne soit pas une fin, mais seulement un moyen

Le droit canon s'appuie sur la critique de la chrématistique par Aristote : pour le philosophe grec, l'argent ne devait pas pouvoir "faire des petits". L’interdit est partiellement contourné au cours de la période médiévale.

Les Juifs pratiquent le prêt à intérêt en vertu du verset 23-20 du Deutéronome :

« Tu peux charger intérêt à un étranger, mais pas un frère israélite».

La Réforme protestante, par la voix de Jean Calvin en particulier, a contribué à la levée progressive de l'interdit du prêt à intérêt dans les pays européens. Sous la plume de Calvin, dans sa lettre sur l’usure, en 1545, le protestantisme justifie la légitimité de l’intérêt : le capital a un « caractère de bien immédiatement productif » et l’intérêt acquiert ainsi un caractère licite.

Les lois contre l'usure ne sont officiellement abrogées dans ces pays qu'au cours du XIXe siècle, le plus souvent. En France, le prêt à intérêt a été complètement libéralisé au début de la Révolution française. La législation canonique condamnera le prêt à intérêt jusqu’en 1830 et le Vatican n’a rendu licite le prêt à intérêt qu’en 1917 [].

Coran (Musulmans)

En Islam, le prêt comme l'emprunt à intérêt sont clairement interdits comme en atteste le verset 275 de la deuxième sourate du Coran :

« Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’intérêt ». L'interdit de la pratique de l'intérêt se retrouve encore au verset 39 de la Sourate Ar-Rum (Les Romains) : « Tout ce que vous donnerez à usure pour augmenter vos biens aux dépends des biens d'autrui ne les accroît pas auprès de Dieu, mais ce que vous donnez comme Zakat, tout en cherchant la face de Dieu (Sa satisfaction)… Ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées. »

*** 

FT : Sans usure pas de finance, sans finance point de libéralisme. Où le libéralisme a t-il pris son essor avant de s’étendre au monde ? En Angleterre, aux Etats-Unis, en Prusse, en Hollande – le dénominateur commun ? …le protestantisme.

mardi 6 septembre 2011

Le journalisme - citations


"A force d'avilissement, les journalistes sont devenus si étrangers à tout sentiment d'honneur qu'il est absolument impossible, désormais, de leur faire comprendre qu'on les vomit et qu'après les avoir vomis, on les réavale avec fureur pour les déféquer. La corporation est logée à cet étage d'ignominie où la conscience ne discerne plus ce que c'est que d'être un salaud."
 
Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne, Léon Bloy
 
 
"Je pense qu'il n'y a jamais eu d'époque aussi dénuée d'intérêt. Uniformité désespérante de la platitude et de l'ordure, attestée par les sécrétions du journalisme."
L'Invendable, Léon Bloy

FT : ah le Saint homme ! Que n'eût-il dit de nos jours...