jeudi 16 avril 2015

Les yeux - René-François SULLY PRUDHOMME

Mon Père

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

Des yeux sans nombre ont vu l'aurore.

Ils dorment au fond des tombeaux

Et le soleil se lève encore...


Les nuits plus douces que les jours

Ont enchanté des yeux sans nombre.

Les étoiles brillent toujours

Et les yeux se sont remplis d'ombre.


Oh ! Qu'ils aient perdu le regard

Non, non, cela n'est pas possible,

Ils se sont tournés quelque part

Vers ce qu'on nomme l'invisible.


Et comme les astres penchants

Nous quittent, mais au ciel demeurent

Les prunelles ont leur couchant

Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent.


Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

Ouverts à quelque immense aurore

De l'autre côté des tombeaux

Les yeux qu'on ferme voient encore.


René-François SULLY PRUDHOMME   (1839-1907)


mon père et moi en 1978

 
1982

La Bible - première épître de Saint-Paul aux Corinthiens (chapitre XIII)

Pommier en fleur - Saint-Arnoult (Oise, Picardie)

    1. Quand je parlerais toutes les langues des hommes et le langage des anges, si je n'ai pas l'amour, je ne suis que comme un airain sonnant, et une cymbale retentissante.
    2. Et quand j'aurais le don de prophétie, que je pénétrerais tous les mystères que j'aurais une parfaite science de toutes choses, quand j'aurais encore toute la foi possible, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien.
    3. Et quand j'aurais distribué tous mes biens pour nourrir les pauvres, et que j'aurais livré mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas l'amour, tout cela ne me sert de rien.
    4. L'amour est patient, il est doux et bienfaisant. L'amour n'est point envieux ; l'amour ne se vante point, il n'est point téméraire et précipité, il ne s'enfle point d'orgueil ; 
    5. Il n'est point dédaigneux, il ne cherche point ses propres intérêts, il ne se pique et ne s'aigrit de rien, il n'a point de mauvais soupçons ;
    6. il ne se réjouit point de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité ;
    7. Il tolère tout, il croit tout, il espère tout, il souffre tout.
   8. L'amour ne finira jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.
   9. Car ce que nous savons maintenant de science et de prophéties est très imparfait.
  10. Mais lorsque nous serons en l'état parfait, tout ce qui est imparfait sera aboli.
  11. Quand j'étais enfant, je parlais en enfant, je jugeais en enfant, je raisonnais en enfant ; mais quand je suis devenu homme, je me suis défait de tout ce qui tenait de l'enfant.
  12. Nous ne voyons maintenant Dieu que comme en un miroir et en des énigmes ; mais alors nous le verrons face à face. Je ne connais maintenant Dieu qu'imparfaitement mais alors je le connaîtrai comme je suis connu de Lui.
  13. Or ces trois vertus, la foi, l'espérance et l'amour, demeurent ; mais l'amour est la plus excellente des trois.


La Bible - première épître aux Corinthiens de Saint-Paul - chapitre XIII



FT : il s'agit de la charité, vertu qui porte à désirer et à faire le bien du prochain ; de l'amour de Dieu pour lui-même et du prochain comme créature de Dieu.
On trouvera plus souvent le terme charité qu'amour - trop restrictif -, dans les différentes traductions mais ce second terme parlera davantage aux contemporains qui confondent généralement aumône et charité (bien que la charité puisse s'exprimer par une aumône mais pas seulement).
mon père et moi en 1978

lundi 13 avril 2015

La femme adultère (Evangile selon Saint Jean - Chapître VIII)


Ils s'en allèrent chacun chez soi et Jésus regagna le mont des Oliviers. Dès le point du jour, il revint au Temple et, comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner.
 
Les scribes et les pharisiens amenèrent alors une femme qu'on avait surprise en adultère et ils la placèrent au milieu du groupe.
 
"Maître, lui dirent-ils, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Dans la loi, Moïse nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ?"
 
Ils parlaient ainsi dans l'intention de lui tendre un piège, pour avoir de quoi l'accuser. Mais Jésus, se baissant, se mit à tracer du doigt des traits sur le sol.
 
Comme ils continuaient à lui poser des questions, Jésus se redressa et leur dit :
 
"Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre."
 
Et s'inclinant à nouveau, il se remit à tracer des traits sur le sol.
 
Après avoir entendu ces paroles, ils se retirèrent l'un après l'autre, à commencer par les plus âgés, et Jésus resta seul.
 
Comme la femme était toujours là, au milieu du cercle, Jésus se redressa et lui dit : "Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t'a condamnée ?"
 
Elle répondit : "Personne, Seigneur" et Jésus lui dit : "Moi non plus, je ne te condamne pas : va, et désormais ne pèche plus."
 
***
Christianophobie ordinaire :
 
 
"Pourquoi les ennemis de l’Église, qui avaient besoin de motifs pour détruire les monuments religieux d’un autre âge, n’auraient-ils pas commencé à démolir par la calomnie ce qu’ils devaient achever avec la hache et le marteau ?"

Jules Barbey d'Aurevilly