samedi 2 décembre 2017

L'ours blanc


Prenons le cas d’un ours polaire, donc blanc, qui est fragile de la gorge. Il souffre par conséquent du climat dans lequel il vit. Or donc, lassé des perpétuelles laryngites, et autres angines, il décide d’abandonner le pays natal, et d’émigrer vers les tropiques, où les cieux seront plus cléments à sa gorge fragile. 
Seulement, voilà. La couleur blanche de son pelage, trop voyante, fait de lui une cible facile dans ce nouvel environnement. Sans compter qu’il crève de chaleur, cette fois, avec sa fourrure polaire. Et c’est là que s’amorce le miracle du mimétisme. 
Premier stade, le pelage de notre ours brunit pour s’harmoniser avec les couleurs chaudes des tropiques.
Deuxième stade : son long poil se raccourcit (puisqu’il fait très chaud), jusqu’à devenir complètement ras. 
Troisième stade : se rappelant brusquement qu’il a la gorge fragile, il décide de se laisser pousser un cache-col naturel, fait de très longs poils.
Enfin, quatrième et dernier stade : il laisser pousser sa queue (rien que pour faire joli). Sous cette nouvelle apparence, l’ours blanc des régions polaires est devenu le lion de la jungle.
Et si des gens vous disent « il n’y a pas de lions dans la jungle », vous savez maintenant que vous pouvez leur éclater au nez d’un grand rire irrespectueux et répondre : « forcément, ce sont des ours blancs ! »


Gotlib, Trucs-en-vrac