vendredi 20 janvier 2012

La mise en coupe réglée des états souverains

"Comment sommes-nous passés, d’une société où, malgré toutes les imperfections humaines et sociales, l’économie travaillait pour l’homme, à une société où l’homme travaille pour l’économie et l’économie pour la finance ?
Au centre de ce changement de nature, il y a, en France, la loi du 3 janvier 1973. Cette loi à peu près inconnue du grand public a en effet bouleversé l’organisation de la finance, et ses rapports avec l’État, garant de l’intérêt général. En effet, cette loi, directement inspirée du système américain de la FED (réserve fédérale américaine), interdit à la Banque centrale de faire des avances au Trésor. Dit autrement, de prêter directement à l’État de l’argent à taux zéro ou à un taux équivalent à celui qui prévaut lorsque la Banque centrale prête de l’argent aux banques.
Dès lors, en vertu de cette loi, l’État est obligé de passer par le système des banques privées pour financer son endettement. Cette loi constitue en elle-même un véritable défi à la souveraineté étatique, puisqu’elle interdit au Souverain - l’État démocratique étant l’aboutissement politique et juridique du Peuple souverain - de se donner l’argent dont il est pourtant le seul garant et seul émetteur de monnaie de base. Et elle l’oblige, pour emprunter, à passer par des tiers privés (les banques) qui lui prêtent l’argent dont il est cependant le fournisseur en dernier ressort ! Une situation déjà ubuesque en elle-même, mais qui s’est encore aggravée depuis, puisque, en volant au secours des institutions financières lors de la crise de 2008, l’État est également devenu le fournisseur en premier ressort de ces mêmes institutions qui aujourd’hui lui reprochent son endettement, et lui appliquent en conséquence des taux usuraires…
[…] avec la loi de 1973, la France changeait en réalité de monde en mettant à mort le système qui pourtant avait permis sa reconstruction et son renouveau industriel. Il faut en effet en être bien conscient : sans les avances gratuites du Trésor, l’inflation et les dévaluations, la France d’après-guerre n’aurait pas pu se reconstruire. Si la France avait choisi la finance et le remboursement des dettes, à la sortie de la Seconde guerre mondiale, elle ne se serait jamais relevée, car elle aurait croulé sous le poids du passé. Si l’intérêt supérieur de la France n’avait pas été au-dessus, des épargnants, du rentier et du système financier pour privilégier l’économie réelle, la fabrication de véritables richesses industrielles, issues pour la plupart alors des grands programmes de l’État, n’aurait pas été possible. Jamais la France ne se serait hissée à la quatrième puissance économique mondiale avant 1970, si le Général de Gaulle n’avait pas mis la finance au service de l’économie du pays."

Jean-Luc Schaffhauser
Jean-Luc Schaffhauser est Délégué Général de la Fondation CAPEC

à l'origine de la loi :
Georges Pompidou (Président de la république de 1969-1974). En 1953, il entra à la banque Rothschild, où il occupa rapidement les fonctions de directeur général et d’administrateur de nombreuses sociétés.

Valery Giscard d'Estaing, ministre des finances

Ses pendants européens : constitution Européenne : article 123 du
Traité de Lisbonne ou l'article 104 du traité de Maastricht qui sont
exactement la même loi mais pour tous les états membres



Phryné devant l'aréopage (1861) - Jean-Léon Gérôme [cliquer pr agrandir]
(FT : on croirait une allégorie de la Vérité. A sa vue, il faut les voir se récrier tous ces caciques)

vendredi 6 janvier 2012

1412-2012 : 600 ème anniversaire de la naissance de Jeanne d'Arc

 
Lettre de Jeanne d'Arc aux Anglais - 22 mars 1429

Au Duc de Bedfort se disant régent du Royaume de France ou à ses lieutenants étant devant la ville d'Orléans


† JHESUS MARIA † 

"Roy d'Angleterre, et vous, duc de Bedfort, qui vous dites régent du royaume de France ; vous, Guillaume de la Poule, comte de Suffolk ; Jehan, sire de Talebot; et vous, Thomas, sire d'Escales, qui vous dites lieutenant dudit duc de Bedfort, faites raison au Roy du ciel de son sang Royal ; rendez à la Pucelle qui est cy envoyé
e de par Dieu, le Roy du ciel, les clefs de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violées en France. Elle est ci venue de par Dieu pour réclamer les droits du sang Royal. Elle est toute prête de faire paix , si vous lui voulez faire raison, c'est-à-dire si vous abandonnez le territoire de la France, en nous indemnisant des maux que vous nous aurez causés. Et vous tous, archers, compagnons de guerre et autres qui êtes devant la ville d'Orléans, allez vous-en en vostre pays, de par Dieu ; et si ainsi ne faites, attendez des nouvelles de la Pucelle qui vous ira voir bientôt à votre grand dommage.

Roy d'Angleterre, si ainsi ne faites, je suis chef de guerre, et en quelque lieu que j'atteindrai vos gens en France, je les en ferai aller, qu'ils le veuillent ou non, et s'ils ne veulent obéir, je les ferai tous occire. Je suis cy envoyée de par Dieu, le Roy du ciel, corps pour corps, pour vous bouter hors de toute France. Et si vos gens veulent obéir, je les prendrai à merci. Et n'allez point vous imaginer, que vous tiendrez jamais le royaume de France de Dieu, le Roy du ciel, fils de sainte Marie. Celui qui le tiendra, c'est le roy Charles, vrai héritier ; car telle est la volonté de Dieu le Roy du ciel, qui a été révélé au Roy de France par la Pucelle, et il entrera à Paris à bonne compagnie. Si ne voulez croire les nouvelles que Dieu vous envoie par la Pucelle, en quelque lieu que nous vous trouvions, nous frapperons de bons horions et nous ferons un tel tumulte qu'il n'y en aura pas eu d'aussi grand en France depuis mille ans, si vous ne nous faites raison. Croyez fermement que le Roy du ciel enverra plus de force à la Pucelle, que vous n'en pourrez rassembler contre elle et ses vaillants hommes de guerres ; et l'on verra bien aux horions qui a meilleur droit, du Dieu du ciel ou de vous. Vous, duc de Bedfort, la Pucelle vous prie et vous supplie que vous ne vous fassiez détruire. Si vous lui faites raison, vous pourrez encore venir en sa compagnie, là où les Français feront le plus beau fait d'armes qui ait jamais été accompli pour la Chrétienté. Répondez si vous voulez faire la paix en la cité d'Orléans; et si ainsi ne faites, qu'il vous souvienne qu'il vous adviendra bientôt de grands dommages.
"Ecrit ce mardi de la semaine sainte,


De par la Pucelle."


lundi 2 janvier 2012

Bergheim - Alsace - le 26/12/2010 (- 19° C.)
Bonne et heureuse année 2012