jeudi 27 juin 2013

Jeanne Hachette - 27 juin 1472

Statue de Jeanne Hachette réalisée par Gabriel-Vital Dubray en 1851 
En 1472 une ligue nouvelle avait réuni contre le roi de France le roi d'Angleterre, le roi d'Aragon, le duc de Bretagne, le frère même de Louis XI, le duc de Guienne, et enfin le duc de Bourgogne, qui était l'âme de cette coalition, dont le but n'était pas un mystère.
On avait résolu le démembrement de la France :
Le partage était fait : Charles le Téméraire prenait la Picardie et la Champagne ; le roi d'Angleterre, la Guienne et la Normandie, et Charles de France, duc de Guienne, devait ceindre la couronne à demi brisée de son frère.       
Jamais la situation n'avait été plus désespérée pour Louis XI. 
Cependant, Charles de France mourut mystérieusement en mai 1472.             
Après avoir envahi la Picardie, Charles le Téméraire marche sur Beauvais. Le 27 juin 1472, à la tête de 80 000 hommes, le duc de Bourgogne n'a aucun mal à s'emparer des faubourgs. Dépourvue de toute garnison, la ville ne peut guère compter sur la protection de ses remparts, peu élevés et dont les fortifications sont quasiment en ruine. Dans la cité assiégée, la panique règne, et l'on se presse vers les portes.
 En hâte, les hommes s'arment de leur mieux. Les enfants ravitaillent les combattants en poudre et en flèches. 
Les femmes et filles de la cité ne souhaitant pas être violées en cas de victoire bourguignonne, décident de participer aux combats. Mais ces dernières ne se contentent pas d’encourager les beauvaisiens dans leur lutte, certaines d’entre elles prenant les armes pour combattre (lançant des rochers ou de la poix bouillante sur l’ennemi.).
 "La porte était enfoncée, peu ou point de soldats pour la défendre. Mais les habitants se défendaient (...). Les femmes vinrent se jeter sur la brèche avec les hommes ; la grande Sainte-Agadrême, qu'on portait sur les murs, les encourageait; Jeanne Laisné se souvint de Jeanne d'Arc", relate l'historien Jules Michelet dans son Histoire de France. Jeanne grimpe sur la brèche, où un Bourguignon s'apprête à planter son étendard. Elle arrache sa bannière au soldat, lui fend le crâne d'une coup de hachette et le précipite dans le fossé au bas des murailles. Le 22 juillet, après onze heures d'un combat acharné, Charles le Téméraire, vaincu par la résistance si opiniâtre de tout un peuple, doit lever le siège et ordonner à ses troupes de se replier. Beauvais est sauvée. 
Le chroniqueur Loysel rapporte que "toutes les femmes de la ville (...) se montrèrent si vaillantes en ce siège qu'elles ont surmonté la hardiesse des hommes de plusieurs autres villes"
Louis XI accorde de nombreux privilège à sa bonne ville de Beauvais. Pour consacrer son héroïque défense, il décrète, par ordonnance royale datée de juin 1474, que chaque année, le jour de la fête de Sainte-Agadrême, patronne de la ville, aura lieu une procession solennelle où les femmes auront le pas sur le clergé et les hommes. Ce sera la "fête de l'Assaut", célébrée chaque dernier week-end de juin. En outre, les courageuses Beauvoisiennes se voient conférer un privilège alors exorbitant : porter les mêmes vêtements que les dames de la noblesse.

vendredi 21 juin 2013

La fuite à Varennes - 20-21 Juin 1791

Louis XVI

Dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 juin 1791, Louis XVI parvient à s'enfuir des Tuileries avec sa famille. Se considérant comme prisonnier du peuple de Paris depuis le 6 octobre 1789, date à laquelle il a dû quitter Versailles, heurté dans ses convictions religieuses par la Constitution civile du clergé, soumis à l'influence du clan absolutiste (Marie-Antoinette, Breteuil, Saint-Priest, Fersen) qui lui conseille la force, le roi s'est finalement décidé à rejoindre l'armée du marquis de Bouillé, concentrée à Montmédy et à Metz. Parvenu sans encombre à Sainte-Menehould, il y est reconnu par le maître de poste Jean-Baptiste Drouet, qui a séjourné à Versailles et qui, selon la légende, compare le visage du « valet de chambre » à l’effigie royale d’un écu.
Dans son témoignage devant l'Assemblée constituante, le 24 juin 1791, il affirme :
« Je crus reconnaître la reine ; et apercevant un homme dans le fond de la voiture à gauche, je fus frappé de la ressemblance de sa physionomie avec l'effigie d'un assignat de 50 livres. »
Il ne se lance à la poursuite de la berline royale que lorsque la municipalité le mandate après délibération. La famille Royale est finalement arrêtée à Varennes, un petit bourg de l'Argonne
Mal préparée, n'ayant pas assez prévu la réaction hostile de la population, la tentative a échoué. Ramené à Paris, Louis XVI, devenu suspect aux yeux des patriotes, est dès lors tenu sous bonne garde aux Tuileries. Il sera guillotiné le 21 janvier 1793.

un assignat
 

un louis

"Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet ; et je prie Dieu de leur pardonner" - Louis XVI (testament)

vendredi 14 juin 2013

Bonaparte - citation - le peuple Vénitien


 
Divisés en autant d'intérêts qu'il y a de villes, efféminés et corrompus, aussi lâches qu'hypocrites, les peuples de l'Italie, et spécialement le peuple vénitien, n'est pas fait pour la liberté. S'il était dans le cas de l'apprécier, et s'il avait les vertus nécessaires pour l'acquérir, eh bien ! la circonstance actuelle lui est très-avantageuse pour le prouver : qu'il la défende ! Il n'a pas eu le courage de la conquérir, même contre quelques misérables oligarques [...]
 
Bonaparte - Au quartier-général à Trévise, le 5 brumaire an VI (26 octobre 1797).
 
 
FT : on dirait une description des Français d'aujourd'hui...

mardi 4 juin 2013

1453 - Victor Hugo


tapisserie des cerfs ailés qui symbolise les victoires
 de Charles VII sur les anglais


Les Turcs, devant Constantinople,
Virent un géant chevalier
A l'écu d'or et de sinople,
Suivi d'un lion familier.

Mahomet Deux, sous les murailles,
Lui cria : "Qu'es-tu ?" Le géant
Dit : "Je m'appelle Funérailles,
Et toi, tu t'appelles Néant.

"Mon nom sous le soleil est France.
Je reviendrai dans la clarté,
J'apporterai la délivrance,
J'amènerai la liberté.

"Mon armure est dorée et verte
Comme la mer sous le ciel bleu ;
Derrière moi l'ombre est ouverte ;
Le lion qui me suit, c'est Dieu."


Victor Hugo, La Légende des siècles - Les Petites Epopées (1859)