jeudi 10 mars 2011

le général Leclerc n'était pas progressiste


[ …] Leclerc distribue lui même à tous les officiers leur drapeaux rassemblés sur la grande pelouse, devant le château, l’insigne de la division. Il a fallut quelques mois pour y arriver mais c’est fait, la croix de Lorraine est unanimement reconnue et acceptée. Cet insigne, qui est le symbole des liens qui les uniront devant l’ennemi, doit dans son esprit unir davantage encore ses soldats « dans les combats pacifiques de la reconstruction de la France ». Il leur adresse à cette occasion un discours dans lequel sa vision prophétique de l’avenir lui dicte des réflexions sur leur rôle dans la lutte pour la libération suivies d’un ultime rappel de son obsession personnel : le relèvement de la France. [ …]
« …demain pendant la campagne de libération et après la libération , il s’agira de savoir si la France peut ou non redevenir une grande nation… le Français est toujours optimiste, il est facile de sortir de grandes phrases : France éternelle, éducatrice du genre humain, etc. Depuis  cinquante ans nous savons ce que cela nous a coûté. C’est pourquoi, au lieu de chercher à vous tromper sur ce qui vous attends demain, je crois qu’il est plus sage de regarder la réalité en face…
Il brosse alors un rapide tableau de la situation intérieure française et évoque  les dissensions qui opposent différents mouvements de résistance :
« …bref, sous la menace du boche, connaissant leurs missions, en saisissant toute l’importance, ces français n’arrivent déjà pas à s’unir et à retrouver l’équilibre moral. Ajoutez à ça les destructions, les désastres matériels… […] Comment sortir d’une pareille épreuve ? Je crois d’abord à la nécessité d’un patriotisme ardent, et si je le dis à des officiers c’est que, dès maintenant, un mouvement important, même dans l’armée, essaie de représenter le patriotisme comme une mentalité étroite et rétrograde. On vous dira qu’il faut être désormais « progressiste *» […] Je crois aussi à la nécessité d’une autorité forte, nous avons la chance d’avoir le général de Gaulle […]

Le général Leclerc de Hauteclocque, Maréchal de France – Dalton Hall, fin juin 1944 – général Vezinet

* FT : on notera la modernité des termes employés

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