lundi 16 décembre 2013

Toute vie a un sens - psychologie : Viktor Frankl


Viktor Frankl
Viktor Emil Frankl, né à Vienne le 26 mars 1905 et décédé à Vienne le 2 septembre 1997, était un professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie. Il est le créateur d'une nouvelle thérapie qu'il baptise : logothérapie qui prend en compte le besoin de « sens » et la dimension spirituelle de la personne.
 
En 1942, sa famille et lui-même sont déportés dans le camp de concentration de Theresienstadt. Puis, le 19 octobre 1944 il est envoyé à Auschwitz. Il observe avec étonnement que les plus robustes, qui étaient le plus dans l’action, étaient les premiers à mourir tandis que ceux qui paraissaient les plus faibles résistaient beaucoup plus longtemps : « Face à l'absurde, les plus fragiles avaient développé une vie intérieure qui leur laissait une place pour garder l'espoir et questionner le sens. » Ses parents y ont trouvé la mort, alors que sa femme est morte au camp de Bergen-Belsen. Il ne l'apprendra qu'après sa libération survenue le 27 avril 1945. C'est la vie dans les conditions inhumaines des camps de concentration qui l'a poussé vers sa théorie du sens de la vie (la logothérapie).

Doctrine :
 
Son œuvre est peu connue en France. Le grand dictionnaire de la psychologie (Larousse) n'a retenu de ses travaux que la paternité de l'intention paradoxale. Ce fondateur de la logothérapie a pris ses distances avec Freud quant à l’étiologie sexuelle des névroses et sur le problème de la religion. Il dénonce cet esprit de croisade qui caractérise « l’avenir d’une illusion » en considérant que la névrose individuelle pourrait être l’expression d’une religion refusée.
 
Pour Frankl, il y a chez l’être humain une volonté de sens. Il s’aperçoit que ses patients ne souffrent pas uniquement de frustrations sexuelles (Freud) ou de complexes d’infériorité (Adler) mais aussi d’un « vide existentiel ». La névrose révèle avant tout un être frustré de sens, ce qui doit conduire à penser que l’exigence fondamentale de l’homme n’est ni l’épanouissement sexuel, ni la valorisation de soi, mais la plénitude de sens. Le repli sur le sexe n’est souvent qu’un ersatz à un manque de sens. Par voie de conséquence, le thérapeute ne peut se désintéresser du spirituel et la logothérapie n’est plus centrée sur les pulsions mais sur l’inconscient spirituel.
 
Il reproche à la psychanalyse et à Freud en particulier d'avoir dépossédé l'homme du moi au profit du ça. Dans le Dieu inconscient il déclare : « En dégradant le moi en simple épiphénomène, Freud a pour ainsi dire trahi le moi en faveur du ça ; mais en même temps il a, si l'on peut dire, fait injure à l'inconscient, ne voyant en lui en effet que ce qui est du ça, l'instinctif, en laissant échapper ce qui est du moi, le spirituel ». Pour Frankl, il y a un hiatus ontologique entre l'instinctif et le spirituel. Il considère l'homme comme une totalité trinaire, à savoir : physique-psychique-spirituelle. Selon Frankl, Freud a omis la dernière dimension.
 
Pour autant, Frankl ne semble pas vouloir se fier à aucune religion constituée, à aucune Église. Il renvoie chacun à lui-même. En bousculant quelques préjugés bien ancrés il pourrait aider la psychanalyse à quitter ses ornières dogmatiques en s’ouvrant sur d’autres horizons.

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