samedi 28 février 2015

L'anti-américanisme

L'anti-américanisme n'est ni une forme de nationalisme ni de racisme ni d'aucune forme du refus de l'autre, d'un autre homme ou d'un autre peuple. Il est la lutte contre un système, contre une conception de l'homme et d'un mode de vie. Historiquement il est né dans un continent qui tente de l'imposer au monde par la puissance des oligarques politiques, financiers et militaires aujourd'hui à la tète des Etats-Unis. Ils ne peuvent d'ailleurs le faire qu'avec la complicité et la servilité des dirigeants d'un grand nombre de pays. Pour être plus clair encore -pour ceux surtout qui voudraient confondre "anti-américanisme  " et xénophobie- pour enlever au mot "américain ", qui désigne un mode de vie et une conception du monde, toute attache géographique ou ethnique avec ceux qui sont nées ou  ont émigré en Amérique depuis 1620, avec le " Mayflower ", et qui y ont créé ce système à la  fois colonial et racial (selon ses origines), dominateur et mercantile (selon son histoire), j'appelle "américain " tous ceux, dans le monde, qui veulent imposer au peuple ce "modèle". Sa caractéristique principale est que la société toute entière est soumise aux exigences de l'économie et du marché et non l'économie et le marché au service de la société.
 
Madame THATCHER et TONY BLAIR, CHIRAC et JOSPIN (" avec leur effacement de l'Etat devant le marché "), SCHROEDER, SOLANA et tant d'autres de leur "gang " sont aussi "américains " que CLINTON ou Madame ALBRIGHT, KISSINGER ou BREZEZINSKY.
 
Tel est le fondement de notre "anti-américanisme" : il est dirigé contre un système et ses dirigeants, et combat pour en libérer le peuple américain dans son immense majorité qui est, comme nous, victime du même "système". L'américanisme nous avons donc à le combattre partout, et parfois même jusqu'au dedans  de nous-mêmes. Car ce système, comme nous le montrerons, s'il triomphait  universellement, nous conduirait à un suicide planétaire et à un effacement de l'homme,  c'est à dire de la recherche du sens humain et divin de notre vie et de notre commune histoire. Cet américanisme ne porte pas ce nom parce qu'il serait la tare propre d'un peuple ou d'une nation mais parce que le complexe militaro-industriel qui dirige sa politique aux Etats-Unis détient aujourd'hui, grâce à deux guerres mondiales, la plus grande richesse et la plus grande puissance.
 
Notre analyse aura pour objet d'en retracer la genèse, les étapes de son développement, et son étape actuelle qui, à travers les convulsions d'un monde cassé, nous conduirait à l'abîme si nous ne découvrions pas, comme nous l'essayerons, les moyens d'en stopper les dérives.
 
Roger Garaudy
 
 

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