dimanche 22 janvier 2017

Éloge funèbre de Louis XVI - Révérend Père Augustin Pic

 
 
Voici le texte de l’Eloge funèbre de Sa Majesté le Roi Louis XVI qui a été prononcé le 21 janvier par le Révérend Père Augustin Pic o.p. au cours de la Sainte Messe de Requiem célébrée à la Basilique-nécropole royale de Saint-Denys.

Tantus labor non sit cassus…
Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.
 
A mesure que l’ancien fatalisme perdait de sa force, on pensa que les grands malheurs ont pour cause le libre choix des individus. Et, certes, à regarder ce que la raison, l’expérience et la Révélation enseignent, là est bien la vérité. Mais à considérer par ailleurs les complexités de l’Histoire, on ne saurait ignorer que tout ce qui arrive, en bon autant qu’en mauvais, résulte aussi des déterminismes, que produiront toujours en se compénétrant, et le mouvement du temps qui passe et l’enchaînement des effets à leurs causes. De sorte que nous pâtissons aujourd’hui d’erreurs, sottises ou méchancetés de nos Pères où nous n’eûmes aucune part, tout en commettant celles que nos enfants ou neveux à naître auront à supporter demain, sans avoir pu y mettre du leur. Et ce mal, sachons-le, durera dans la chair de péché qui est nôtre jusqu’à la fin du monde. Ainsi, sans le ravage du Palatinat par Louis XIV puis les guerres criminelles de Bonaparte, aurions-nous eu l’horrible Premier conflit mondial ? Mais sans les décisions irréfléchies des vainqueurs de 1918 d’une part, l’affligeante République de Weimar de l’autre, aurions-nous connu le sommet d’ignominie que fut le régime hitlérien ? Ou encore, sans l’oppression des masses ouvrières par une industrialisation anarchique dont s’indignait si justement notre pieux Henri V, aurions-nous eu le Communisme et par lui, autant qu’avec le Nazisme, des forfaits presque impossibles à décrire et à dénombrer ?
Sentir assez cette conspiration des libertés délinquantes et des déterminismes historiques dut être, dès avant la Révolution et pendant, une souffrance bien grande et un impératif de dévouement bien fort pour le chef-né de la France. Chrétiens, c’est là ce que dut vivre, à l’intime et jusqu’à la mort
 
TRES HAUT, TRES PUISSANT,
TRES EXCELLENT PRINCE
LOUIS XVI
ROI de FRANCE et de NAVARRE.
 
Lorsque le futur monarque vint au monde, tout en un sens était déjà consommé puisque le mal avait commencé bien avant lui. [suite de l'article...]

Extrait

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